Jeudi, 28 juin 2018

La direction de la réforme de l’AVS est la bonne – il est d’autant plus nécessaire de renoncer à un marchandage

La direction de la réforme de l’AVS envisagée par le Conseil fédéral est la bonne. L’adaptation et la flexibilisation de l’âge de la retraite sont urgentes et le financement supplémentaire par la taxe sur la valeur ajoutée est clairement préférable par rapport à une augmentation des cotisations salariales. « Le marchandage envisagé pour le projet fiscal met en péril la réforme importante de l’AVS. Si l’AVS, à l’avance, est alimentée avec des milliards supplémentaires provenant de la population active, il sera d’autant plus difficile de réaliser des réformes structurelles. On ne peut pas distribuer de l’argent d’abord, puis demander une contrepartie seulement par la suite. » Le président du pvl Suisse Jürg Grossen en est convaincu.

Les vert’libéraux s’engagent pour une prévoyance vieillesse qui pourra être financée à long terme et qui assurera les niveaux actuels des pensions. La réforme devra être financée de façon à respecter l’équité entre les générations. La proposition du Conseil fédéral répond de manière générale à ces critères en matière d’AVS. Une compensation transitoire de l’augmentation de l’âge de la retraite pour les femmes est justifiable, notamment parce que la génération de transition a systématiquement souffert d’un désavantage au sein du deuxième pilier en raison de la déduction de coordination. La compensation devra être ciblée et répondre aux besoins. Les variantes concrètes seront examinées de près par les vert’libéraux. Afin de ne pas surcharger le bateau, les vert’libéraux sont d’ailleurs prêts à contribuer à un processus de réforme en plusieurs étapes. Cependant, on devra s’attaquer à la réforme du deuxième pilier parallèlement à la réforme de l’AVS. La diminution du taux de conversion minimal et de la déduction de coordination restent indispensables. Ce sera uniquement ainsi que l’on pourra préserver l’équité entre les générations et mettre fin à la discrimination du travail à temps partiel et des bas revenus.

 

Il faut empêcher le marchandage

Le marchandage, adopté par le Conseil des États, entre le projet fiscal 17 et le financement supplémentaire de l’AVS met en péril la présente réforme de l’AVS. C’est pour cette raison que, au Conseil national, les vert’libéraux exigeront une séparation de ces deux projets qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Les vert’libéraux s’opposeront fermement à des dépenses supplémentaires de l’AVS financées par la population active et sans réformes structurelles. Une telle mesure n’est pas tenable à l’égard des jeunes générations. En revanche, le projet fiscal 17 est important pour la place économique. Il faudra le montrer à la population en adoptant un projet transparent. Ladite connexion entre réforme fiscale et AVS est à la fois inadéquate, peu démocratique et donc inacceptable pour les vert’libéraux.