Mercredi, 5 septembre 2018

Privatiser Postfinance

En principe, les vert’libéraux saluent que Postfinance puisse octroyer des hypothèques et des crédits. Cette décision du Conseil fédéral répond à la motion pendante du vice-président du pvl Martin Bäumle. Cependant, c’est aussi la deuxième exigence de cette motion qui est indispensable : la privatisation de Postfinance. Par conséquent, il est inconséquent du Conseil fédéral de ne pas franchir ce pas. Ce sera seulement par une privatisation que l’on créera un marché équitable pour les prestataires de services financiers. Les besoins fondamentaux n’exigent pas l’existence d’une telle banque publique et pourront être garantis par des mandats de prestations. Pourtant, ces besoins fondamentaux sont déjà assurés par les prestataires privés de services financiers dans la plupart des domaines.

Afin d’éviter des distorsions de concurrence par les entreprises publiques, il faut une séparation claire entre les services privés et les tâches publiques monopolistiques. Ce pas s’impose en particulier pour le « magasin mixte » qu’est la Poste. C’est ainsi qu’en 2017 la garantie d’État pour la Poste a été abrogée. La participation que la Confédération possède dans l’entreprise continue de représenter un risque pour les pouvoirs publics. De facto, en effet, Postfinance bénéfice toujours d’une « garantie implicite ». Le travail n'a été fait qu'à moitié.

 

Les besoins fondamentaux sont assurés

« De fait, il n'existe plus d'argument de politique économique qui justifie que l'Etat détienne une participation dans Postfinance. Pour ce qui est de son activité principale, en effet, l'entreprise évolue dans un marché libre et efficace en concurrence avec d'autres prestataires privés de services financiers. » Martin Bäumle en est persuadé. Les services de paiement aujourd'hui prévus dans le mandat de service universel ne justifient plus aujourd'hui une participation publique. Il est certes important que dans ce domaine les besoins fondamentaux soient couverts dans l'ensemble du pays et que toutes les régions disposent d'un accès convenable aux opérations de paiement, de versement et de virement. Si cette situation ne devait pas se mettre en place d'elle-même, il serait toujours possible de trouver des solutions proches du marché en mettant au concours des mandats de prestations ou en prévoyant des obligations légales.