Vendredi, 14 décembre 2018

Le Conseil fédéral ignore la pollution de notre eau potable par les pesticides de manière irresponsable

Le Conseil fédéral remet la problématique des pesticides aux calendes grecques – au détriment de la nature et de la santé de la population. Les vert’libéraux proposeront un contre-projet à l’initiative pour une eau potable propre au parlement. Ce contre-projet prévoit enfin des mesures obligatoires et les moyens nécessaires pour la réduction de l’exposition aux pesticides. Si le Conseil fédéral et le parlement refusent cette solution au niveau de la loi, les vert’libéraux soutiendront l’initiative populaire « Pour une eau potable propre et une alimentation saine ».

« Nous ne pouvons pas investir des milliards dans l’agriculture alors qu’elle continue à polluer nos sols et eaux avec des pesticides. Il faut abandonner les pesticides. Un contre-projet efficace à l’initiative pour une eau potable propre est indispensable », dit la présidente du groupe vert’libéral Tiana Moser. Le contre-projet doit inclure au moins une interdiction des pesticides particulièrement toxiques, une taxe incitative efficace sur les pesticides et une orientation analogue du système des paiements directs. Ainsi, il faut aussi assurer la protection de notre eau potable par des mesures directes concernant la qualité des eaux, par exemple.

 

Le plan d’action ne suffit pas

« Le plan d'action des produits phytosanitaires du Conseil fédéral est un pas dans la bonne direction, mais, dans ses dispositions actuelles, il est complètement insuffisant. Il faut désormais engager les moyens nécessaires. Ceci n’exige pas de dépenses supplémentaires, mais plutôt une utilisation efficace des moyens existants de l’agriculture pour qu’une réduction substantielle de la pollution par les pesticides soit rapidement atteinte », estime Tiana Moser. C’est précisément l’exigence d’une motion, actuellement en suspens au Conseil national, de la présidente du groupe vert’libéral. Pourtant, de manière incompréhensible, le Conseil fédéral rejette cette motion.

 

Le besoin d’agir est incontestable

Les eaux et sols suisses sont fortement pollués par des pesticides. Ceci n’est pas seulement problématique du point de vue écologique, mais a également des effets néfastes sur notre eau potable. L’étude de l’institut fédéral pour l'aménagement, l'épuration et la protection des eaux Eawag publiée en avril 2017 a confirmé une fois de plus cette forte exposition. Les petits plans d’eau suisses contiennent une grande quantité d’herbicides, fongicides et insecticides en concentration trop élevée. Les valeurs écotoxicologiques limites actuellement en vigueur et celles prévues à l’avenir ne sont respectées dans aucune des eaux étudiées. Il est donc évident que le besoin d’agir est à la fois urgent et incontestable. Afin d’atteindre la réduction des risques nécessaire, c’est surtout la politique agricole actuelle qui doit être modifiée.